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L e   c o i n   d e s   a m i s

Stephen Jourdain par Gian Bochsler

 

La première fois que j'ai rencontré Stephen c’était à Vizzavona en Corse. Il devait y avoir une sorte de mystérieux raccourci entre Vizzavona et Tiruvanamalai en Inde. C'est pourtant là, dans les terres du sud de l'Inde, que j'ai entendu parler pour la première fois de ce guerrier de la conscience. Il m'avait été dit que cet homme avait compris et réalisé ce que je cherchais, qu'il aimait partager son expérience avec les dormeurs que nous sommes. J'aimais bien l'Inde et son exotisme folklorique, mais il me semblait que ce serait peut être plus facile d'appréhender le mystère de la conscience dans ma langue maternelle.

Ce qui me fascinait en pensant à Steve, c'est qu'il ne soit jamais allé en Inde et que « sa réalisation » soit made in France. D'ailleurs on comprend vite en l'écoutant qu'il n'emprunte aucune références au pays mystique. Ses métaphores, ses explications, sa poésie est bien celle de Molière. Wouah ! C'était chouette, de l'écouter et d’avoir par le mot et la culture francophone une autre perspective de la conscience révélée à elle même.

C'est vrai qu'à l'époque, j'étais un peu fatigué de l'aristocratie spirituelle, des filiations de Guru à disciple via guru à disciple via... Et Jourdain est arrivé, sur son cheval gris, de Paris en Corse, dans une bouffée de havane. Steve le rocker gentleman, réconciliait les opposés. Les paradoxes vivaient en harmonie à l'intérieur de Steve.

Jourdain avec sa masse : cassait du concept, cassait du mot, cassait du sens, cassait du moi et puis cassait la masse. Quand tout était cassé il ne restait plus que Moi.

Ces mots résonnent toujours en moi, chacun d'eux était une partie de cette masse qui me permit aussi de casser du concept et de tenir le manche. Merci l’ami !

Je me souviens, sa lumière, son amour, Steve naissait à chaque nouvel instant, il avait le regard émerveillé de l'enfant… Quel plus beau cadeau que de pouvoir être libre de son passé, de son identité. Comme avec la métaphore de l’aile du papillon:

Steve plus léger qu'une aile de papillon s’en est allé. « Moi » reste là et pour longtemps !


Gian

Paris, le 10 mai 2013